les groupes sociaux

نوع المستند : المقالة الأصلية

المؤلف

قسم فرنساوي - کلية البنات - جامعة عين شمس

المستخلص

Cet article présente une étude comparative entre les personnages des deux romans : L'Automobile Club d'Egypte de Alaa Al Aswani et Le Tarbouche de Robert Solé. Nous analysons l'être des personnages, c'est-à-dire nous traitons le nom, le portrait physique ainsi que le portait moral, le statut social, la carrière professionnelle et le goût intellectuel de chaque actant.
Les personnages figurants dans les deux romans ont été classés selon des catégories bien divergentes. Notre article met en lumière les protagonistes appartenant à la classe privilégiée. Cette classe comporte deux groupes essentiels : la classe régente et les étrangers qui ont joui des privilèges pendant la première moitié du XXe siècle.
La classe régente est construite de : rois, princes, et ministres qui étaient au pouvoir lors de leur apparition dans les deux histoires. Elle se construit la plupart du temps d'une majorité étrangère et plus précisément de turcs lors du règne ottoman.
Durant cette période l'Egypte était un centre cosmopolite accueillant plusieurs nationalités. L’Egypte étant sous l'occupation britannique, nous nous intéressons, dans l’analyse, aux Anglais et à leurs alliés auxquels on accorde tous les postes administratifs. De l'autre côté, les Syriens comptent parmi les grandes communautés intégrées dans la population égyptienne de la période concernée dépassant une dizaine de milliers.
C'est grâce à ces Étrangers que l'Egypte, et surtout la capitale, progresse vers l'évolution du goût intellectuel et le progrès dans plusieurs domaine comme : la presse, le commerce, l'industrie. Ce qui assure l'allure moderne au pays à travers la succession des générations et la transmission du savoir faire de père en fils.
 
 
 
« Tout comme il ne saurait exister de roman sans actions, il ne peut y avoir d'action sans personnage car qu'est-ce qu'une action sinon un être qui agit ? Sans personnage pas de langage, pas de passions, pas de temporalité, pas de vraisemblance. Pas de roman. »[1]. Le personnage est un reflet de la personne réelle, c'est « la représentation fictive d'une personne »[2] raison pour laquelle l'auteur prête à ses personnages des traits physiques, un statut social, une épaisseur psychologique et des valeurs morales.
« Un personnage de roman procède donc d'une construction associant et combinant les catégories de l'être et celles du faire comme l'ont montré les travaux de Philippe Hamon qui ont, dans les années 1970 et 1980, réhabilité le mode d'apparition du personnage, et cela en relation avec son action et sa fonction ». La première catégorie s'intéresse « à ce que la rhétorique appelait la topique de la personne » [3]. Cette notion constitue les noms de personnages et les différents procédés mis en œuvre pour les décrire. Quant à la deuxième catégorie, elle regroupe les actions, « la vision du monde portée par le personnage et, enfin, à mettre au jour les combinatoires narratives qui permettent, entre autres choses, d'établir une hiérarchie entre personnages »[4] Les noms forment un signe classificateur de sexes et de niveau social. « En rhétorique une description physique d'êtres animés ou non est une prosopographie, pour ce qui concerne le personnage romanesque, on parlera plus volontiers de portrait physique ; une description morale et psychologique est une éthopée, on parlera de portait moral »[5]. Ajoutons à ces deux portraits, les descriptions métonymiques : « Il peut s'agir d'attributs physiques, comme les vêtements ou les accessoires vestimentaires qui ont pour effet de cacher mais aussi de révéler le corps tant physique que social, il peut aussi s'agir d'attributs sociaux, comme les lieux, d'habitus comme les nourritures ou encore d'attributs moraux comme les lectures »[6].
L'idée de classification des hommes en groupe selon des critères spécifiques est ancienne depuis l'existence humaine même avant l'urbanisation. « Quand on identifie l'acteur à un rôle, on le dote d'un moi social, rempli de droits et de devoirs, de traits de caractère et de normes : bon ou mauvais époux, citoyen ou travailleur »[7]. Les différents types sociaux se distinguent selon le logement, l'habillement, les loisirs. « Le propre du personnage romanesque serait d'une part d'être conditionné par une société, de l'autre de devenir la victime de celle-ci »[8].
La famille, les collègues ou les employés et les amis sont des indices ; « le statut romanesque du personnage repose précisément sur un jeu d'oppositions, ou plus généralement de corrélations, tel qu'aucun personnage ne peut être étudié isolement »[9]. Le langage, l'éducation, l'alimentation, les vêtements, les conditions d'habitat, les travaux ménagers sont ainsi des facteurs et des éléments très significatifs.
Certains personnages dans les deux romans[10] sont présentés dans des statuts sociaux différents (pauvres et riches) puisqu'ils sont soumis à des changements qui influencent leur vie. La classification de personnages sera faite selon le statut final de chaque personnage.
Dans cette recherche les types sociaux figurés dans les deux romans vont être classifiés selon la répartition suivante : la classe privilégiée, la classe moyenne, la classe populaire et les nouveaux riches.



[1] Michel Erman, Poétique du personnage de roman, Paris, Ellipses, 2006, p.10.


[2] Eric Bordas et alii., L'analyse littéraire: Notions et repères, Paris, Armand Colin, 2015, p.161.


[3] Michel Erman, Poétique du personnage de roman, Op. Cit., p.30


[4] Ibidem.


[5] Ibid., p.51


[6] Michel Erman, Poétique du personnage de roman, Op. Cit., p.66.


[7] Alain Touraine, Production de la société, Paris, Editions de Seuil, 1993, p.70.


[8] Michel Zéraffa, Roman et société, Paris, Presses universitaires de France, 1971, p.15.


[9] Henri Mitterand, Le Discours du roman, Paris, Presses Universitaires de France, 1980,  p.59.


[10] Robert Solé, Le Tarbouche, Paris, Seuil, 1992. Que nous allons citer sous l’abréviation T. et
Alaa Al Aswani, L'Automobile Club d'Egypte, traduit par Gilles Gauthier, Arles : Actes Sud, 2014. Les citations mentionnées dans cette recherche sont tirées de cette traduction française, sous l’abréviation : A.C.